Une maladie vectorielle est transmise par un vecteur, souvent un arthropode se nourrissant de sang, tel le moustique. En piquant une personne ou un animal infecté, il ingère les parasites, virus ou bactéries contenus dans le sang. Après un délai d’incubation de quelques jours, l’insecte contaminé peut transmettre l’agent pathogène à une personne saine à l’occasion d’une autre piqûre.
Dans un contexte de changement climatique et de mondialisation des échanges, les maladies vectorielles ont tendance à apparaître dans des secteurs géographiques épargnés jusqu’alors, ou, comme le paludisme, à réapparaître dans des secteurs où elles avaient disparu. Chaque année, des voyageurs infectés revenant de pays où sévissent ces maladies (Océan Indien, Antilles, Guyane et Asie du Sud-est en particulier), « introduisent » ces virus en métropole.
Depuis le 1er janvier 2024, en France métropolitaine, plus de 1679 cas de dengue ont été importés en métropole, contre 131 cas sur la même période en 2023.
→ Consulter les données de surveillance sur le site de Santé Publique France.
Les principales maladies vectorielles transmises par les moustiques :
Le chikungunya
La dengue
Le virus Zika
La fièvre du Nil occidental (West Nile virus)
La fièvre jaune
Le paludisme
Le moustique Aedes albopictus (communément appelé « moustique tigre ») peut véhiculer des virus comme ceux du chikungunya, de la dengue et du zika. Il est notamment présent dans les départements français de l’Océan indien où il a provoqué une très importante épidémie de chikungunya en 2006. Sa première installation en métropole a été constatée en 2004 à Menton.
Depuis le 1er janvier 2024, le moustique tigre est implanté durablement dans 78 départements de métropole. Il est également présent à La Réunion et à Mayotte. Dans les départements français d’Amérique (Guadeloupe, Martinique, Guyane), le vecteur à l’origine des principales épidémies de dengue, de fièvre jaune, de chikungunya et, depuis fin 2015, de Zika est le moustique Aedes aegypti.
→ Consulter les cartes de présence du moustique tigre en France métropolitaine
Certaines espèces de moustiques autochtones peuvent également être vectrices du virus du Nil Occidental (West Nile virus), ou de parasites responsables du paludisme.
Les vecteurs du paludisme sont des moustiques du genre Anophèle. A ce jour il n’y a plus de transmission locale du paludisme en France, excepté à Mayotte et en Guyane.
→ Consulter les cartes de répartition des différentes espèces de moustiques vecteurs de maladies en Europe
Une surveillance du moustique vecteur Aedes albopictus est réalisée en France métropolitaine. Elle fait l’objet de bilans annuels consultables ci-après :
pdfBilan 2019 de la surveillance du moustique tigre en France métropolitaine Téléchargement du pdf (11.9 Mio)
pdfBilan 2018 de la surveillance du moustique tigre en France métropolitaine Téléchargement du pdf (10.4 Mio)
pdfBilan 2017 de la surveillance du moustique tigre en France métropolitaine Téléchargement du pdf (7.6 Mio)
pdfBilan 2016 de la surveillance du moustique tigre en France métropolitaine Téléchargement du pdf (4.2 Mio)
Une enquête entomologique est réalisée autour de chaque cas humain de maladie vectorielle recensé dans un département où son moustique vecteur est installé. Si des moustiques vecteurs sont présents autour des habitations de ces malades des traitements insecticides sont réalisés (lutte anti vectorielle) par des opérateurs publics de démoustications.
La lutte contre les moustiques potentiellement vecteurs de ces maladies et leurs larves constitue l’un des principaux moyens d’éviter la transmission des virus.
L’ARS en lien avec le préfet et les collectivités locales définit le programme de surveillance des moustiques vecteurs de maladies humaines et les actions à mener. En dehors des opérations de démoustication réalisées autour des habitations des malades et autour des établissements de santé et, il n’y a pas d’action systématique de désinsectisation hors contexte épidémique.
En matière de prévention collective, la mobilisation sociale des citoyens vise à supprimer les gîtes larvaires à l’intérieur et autour des habitats (les zones d’eau stagnante comme les dessous de pots, les déchets, les gouttières, etc.) C’est le moyen le plus efficace pour diminuer la densité de moustiques. Ces actions sont également à mener au sein des entreprises et des collectivités et sur la voie publique.
Afin d’éviter les piqûres, il existe également des moyens de protection individuels, comme porter des vêtements longs et amples, utiliser des répulsifs, installer des moustiquaires de berceau, … Aucune mesure n’est efficace à 100% ; c’est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet diminuer la transmission.
Les particuliers peuvent également signaler l’implantation d’un moustique vecteur autour de leur domicile dans un secteur géographique jusqu’à présent indemne.
Vous résidez en métropole et pensez avoir observé un moustique tigre dans votre commune ? Vous pouvez le signaler sur le portail dédié et contribuer ainsi à la surveillance de son implantation
– L’INSTRUCTION N° DGS/VSS1/2019/258 du 12 décembre 2019
– Décret n° 2019-258 du 29 mars 2019 relatif à la prévention des maladies vectorielles
– Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)